Enfance (1712-1731)

Genève, Nyon, Bossey, Begnins, Confignon, Annecy, Mont-Cenis, Turin, Bramans, Chambéry, Seyssel, Belley, Lyon, Thônes, Fribourg, Moudon, Lausanne, Assens, Vevey, Neuchâtel, Boudry, Berne, Soleure, Paris, Gorges de Chailles, Les Echelles, Cascade de Couz

jun. 1712-oct. 1722 | oct. 1722-mai 1725 | mai 1725-avr. 1728 | avr. 1728-sep. 1729 | sep. 1729-mai 1730 |
mai 1730-jul. 1730 | jul. 1730-nov. 1730 | nov. 1730-aoû. 1731 | aoû. 1731-sep. 1731

Septembre 1729-mai 1730

Annecy, Seyssel, Belley, Lyon

- Septembre? 1729, Rousseau arrive à Annecy et s'installe chez Mme de Warens (OC I, p. 103 sq.).

Elle habitoit une vieille maison, mais assez grande pour avoir une belle piéce de réserve, dont elle fit sa chambre de parade, et qui fut celle où l'on me logea. Cette chambre étoit sur le passage dont j'ai parlé, où se fit notre premiére entrevue; et au delà du ruisseau et des jardins on découvroit la campagne. Cet aspect n'étoit pas pour le jeune habitant une chose indifférente. C'étoit depuis Bossey la première fois que j'avois du vert devant mes fenêtres. Toujours masqué par des murs, je n'avois eu sous les yeux que des toits ou le gris des rues. Combien cette nouveauté me fut sensible et douce! elle augmenta beaucoup mes dispositions à l'attendrissement. Je faisois de ce charmant paysage encore un des bienfaits de ma chère patronne: il me sembloit qu'elle l'avoit mis là tout exprès pour moi; je m'y plaçois paisiblement auprès d'elle; je la voyois partout entre les fleurs et la verdure; ses charmes et ceux du printemps se confondoient à mes yeux. Mon cœur, jusqu'alors comprimé, se trouvoit plus au large dans cet espace, et mes soupirs s'exhaloient plus librement parmi ces vergers.
On ne trouvoit pas chez madame de Warens la magnificence que j'avois vue à Turin; mais on y trouvoit la propreté, la décence, et une abondance patriarcale avec laquelle le faste ne s'allie jamais. Elle avoit peu de vaisselle d'argent, point de porcelaine, point de gibier dans sa cuisine, ni dans sa cave de vins étrangers; mais l'une et l'autre étaient bien garnies au service de tout le monde, et dans des tasses de faïence elle donnoit d'excellent café. Quiconque la venait voir étoit invité à dîner avec elle ou chez elle; et jamais ouvrier, messager ou passant ne sortait sans manger ou boire
(OC I, p. 105).

- Septembre-octobre 1729, à Annecy, R. entre au séminaire des Lazaristes (OC I, p. 117 sq.), actuellement le Conservatoire d'Art et d'Histoire de Haute-Savoie, au numéro 18 de l'avenue de Tresum. On peut voir une plaque commémorative dans une sorte de porche qui se trouve au-dessous de l'entrée principale. Jean-Jacques occupe une chambre au deuxième étage, dont la fenêtre est la cinquième à partir de l'angle sud-est de la façade côté montagne (L'Idylle des cerises, p. 7).

Séminaire des Lazaristes Séminaire des Lazaristes Séminaire des Lazaristes

Séminaire des Lazaristes Séminaire des Lazaristes

- 16 octobre 1729, incendie au couvent des Cordeliers d'Annecy, qui se trouvait à côté de la maison de Mme de Warens (CC 45; OC I, p. 120-121 et 1291). Le bâtiment fut aussi démoli lors de la construction de l'Ancien palais épiscopal.
- Fin octobre 1729, à Annecy, R. entre à la maîtrise de la cathédrale, qui se trouvait au numéro 13 de la rue J.-J. Rousseau (OC I, p. 121 sq. et 1291).

Maîtrise de la Cathédrale Maîtrise de la Cathédrale

Cet intervalle est un de ceux où j'ai vécu dans le plus grand calme, et que je me suis rappellés avec le plus de plaisir. Dans les situations diverses où je me suis trouvé, quelques uns ont été marqués par un tel sentiment de bien être qu'en les rememorant j'en suis affecté comme si j'y étois encore. Non seulement je me rappelle les tems, les lieux, les personnes, mais tous les objets environnants, la temperature de l'air, son odeur, sa couleur, une certaine impression locale qui ne s'est fait sentir que là, et dont le souvenir vif m'y transporte de nouveau. Par exemple, tout ce qu'on répétoit à la maitrise, tout ce qu'on chantoit au Chœur, tout ce qu'on y faisoit, le bel et noble habit des Chanoines, les chasubles des Prêtres, les mitres des chantres, la figure des Musiciens, un vieux charpentier boiteux qui jouoit de la contrebasse, un petit abbé blondin qui jouoit du violon, le lambeau de soutane qu'après avoir posé son épée, M. le Maître endossoit par dessous son habit laïque, et le beau surplis fin dont il en couvroit les loques pour aller au chœur: l'orgueil avec lequel j'allois, tenant ma petite flute à bec m'établir dans l'orchestre à la tribune, pour un petit bout de récit que M. le Maître avoit fait exprès pour moi: le bon diné qui nous attendoit ensuite, le bon appetit qu'on y portoit; ce concours d'objets vivement retracé m'a cent fois charmé dans ma mémoire, autant et plus que dans la réalité (OC I, p. 122).

- 8 avril 1730, R. est à Seyssel pour accompagner Louis-Nicolas Le Maître jusqu'à Lyon. Ils passent la nuit chez le curé Louis-Emmanuel Reydelet (OC I, p. 126-128).

Seyssel Seyssel Seyssel

- 9 avril 1730, ils arrivent à Belley. Séjour de quatre ou cinq jours (OC I, p. 128-129).

Belley Belley Belley

Nous allames à Bellay passer les fêtes de Paques comme nous l'avions dit à M. Reydelet, et quoique nous n'y fussions point attendus, nous fumes receus du Maitre de Musique et accueillis de tout le monde avec grand plaisir (OC I, p. 128).

- Mi-avril 1730, R. et Le Maître arrivent à Lyon, à l'Hôtel de Notre-Dame de Pitié, rue Sirène (OC I, p. 129). Le bâtiment, qui fut démoli en 1864, se trouvait au numéro 34 de la rue de l'Hôtel de Ville, actuellement la rue du Président Edouard Herriot (OC I, p. 1293; Vieux Lyon, p. 268; «Chronologie», p. 15).

Notre-Dame de Pitié Notre-Dame de Pitié

- Mi-avril 1730, à Lyon, Le Maître va voir ses connaissances, entre autres le père Philibert Caton et l'abbé Jean-François de Dortan (OC I, p. 129). Ce dernier était chanoine de la cathédrale Saint-Jean (OC I, p. 1293; L. Aurenche, J.-J. Rousseau chez Monsieur de Mably, Paris, 1934, p. 15).

Cathédrale Saint-Jean Cathédrale Saint-Jean Cathédrale Saint-Jean

- Mi-avril 1730, R. fait la connaissance de Mlle du Châtelet au couvent des Chazeaux de Lyon, qui se trouvait au numéro 35 de la montée Saint-Barthélemy (OC I, p. 165; Vieux Lyon, p. 267; «Chronologie», p. 20).

Couvent des Chazeaux Couvent des Chazeaux

- Mi-avril 1730, deux jours après son arrivée, R. abandonne Le Maître et quitte Lyon (OC I, p. 129-130).

jun. 1712-oct. 1722 | oct. 1722-mai 1725 | mai 1725-avr. 1728 | avr. 1728-sep. 1729 | sep. 1729-mai 1730 |
mai 1730-jul. 1730 | jul. 1730-nov. 1730 | nov. 1730-aoû. 1731 | aoû. 1731-sep. 1731

Tous droits réservés